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Le Figaro
Venezuela: le gouvernement dialoguera si la grève prend fin
[mardi 03 décembre 2002 - 19h24 heure de Paris]
Des grévistes tentent d'empêcher un commerçant d'ouvrir sa boutique,
mardi
© AFP Andrew Alvarez
CARACAS (AFP) - Le gouvernement vénézuélien du président Hugo Chavez a
annoncé mardi qu'il ne reprendrait les négociations avec l'opposition,
pour tenter de trouver une issue à la crise politique actuelle, que
lorsque la grève générale illimitée lancée lundi serait levée.
"S'ils décident de suspendre la grève, les conversations reprendront
comme il se doit. Il n'y a pas d'autre voie que le dialogue pour
régler les problèmes nationaux", a déclaré Jorge Valero, représentant
du Venezuela à l'Organisation des Etats américains (OEA) qui fait
office de médiateur.
Le secrétaire général de l'OEA, César Gaviria, a ensuite confirmé que
les négociations reprendraient dès la fin du mouvement, qui n'a été
marqué par aucun incident majeur.
"Le vice-président José Vicente Rangel m'a confirmé la volonté du
gouvernement de revenir à la table des négociations dès que se
terminera la grève", a-t-il déclaré, à l'issue d'une rencontre avec
les représentants du gouvernement qu'il a qualifiée de "positive".
La "table de dialogue" entre représentants du gouvernement et de la CD
a été installée le 8 novembre par M. Gaviria. Elle vise à trouver une
issue à la crise politique, aggravée depuis l'éphémère coup d'Etat des
12 et 13 avril dernier contre M. Chavez. Mais les négociations ont été
suspendues samedi en raison de l'appel à la grève.
La grève a été déclenchée par la Centrale des travailleurs du
Venezuela (CTV) et la fédération patronale Fedecamaras, avec le
soutien de la Coordination démocratique (CD), qui regroupe des partis
et associations d'opposition.
Qualifiée de "succès total" par l'opposition et d'"échec" par le
gouvernement, elle a été prolongée lundi soir pour une durée
indéterminée.
Il s'agit de la quatrième organisée en un an par l'opposition qui fait
pression afin d'obtenir le départ du pouvoir de M. Chavez, élu en 1998
et réélu en 2000 pour six ans.
Mardi, le trafic routier dans la capitale et dans les autres grandes
villes était un peu plus important que la veille, aucune pénurie
d'essence n'ayant été signalée.
Tout en menaçant de descendre dans la rue à partir de jeudi,
l'opposition a exhorté mardi M. Gaviria à pousser le gouvernement à
reprendre les négociations.
"Nous demandons à César Gaviria de presser le gouvernement à revenir à
la table" des négociations, a déclaré le député Andrès Velasquez, du
parti Cause Radicale, membre de la CD.
Hugo Chávez, le 29 novembre
© AFP/Archives Florencia Luna
"Nous organiserons des actions de rue de manière pacifique et
démocratique, pas de façon violente. Nous allons organiser des
marches, des rassemblements, des concerts de casseroles, des piquets
de grève à la porte des usines", a ajouté le président de la CTV,
Carlos Ortega.
La ministre du Travail, Maria Cristina Iglesias, a pour sa part
déclaré que la grève était moins suivie que la veille avec un taux
d'activité moyen de 84,12% contre 80,85% lundi.
Elle a précisé que l'industrie pétrolière "continue à fonctionner à
82%" alors qu'un responsable de la CTV, Adolfo Padron, a au contraire
affirmé qu'elle était arrêtée à 91%.
"La livraison de combustible est normale", a pour sa part ajouté la
présidente de la société chargée de la distribution d'essence à
Caracas, Angelina Martino, démentant les affirmations de l'opposition
selon lesquelles des pénuries à la pompe étaient imminentes.
Lundi, le leader de la CTV avait averti : "Si le gouvernement
maintient son attitude d'aveuglement et de surdité (...) la grève va
continuer (...) pour des heures ou pour des jours". Il avait accusé le
gouvernement d'avoir "agi de manière répressive" en arrêtant des
dirigeants syndicaux, des élus locaux et des cadres de la holding
publique Petroleos de Venezuela (PDVSA).
Tout en confirmant la détention de 54 personnes pour sabotages
présumés d'installations publiques, le ministre de l'Intérieur,
Diosdado Cabello, avait estimé que la prolongation de la grève avait
"un fond putschiste avec un programme caché".
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